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19 mars 2012 1 19 /03 /mars /2012 08:00

  Dans ce chapitre, il est question du difficile car très abstrait  PROBLEME DE LA CONNAISSANCE ,  de sa  valeur. 

Que pouvons-nous connaître du monde extérieur  ?  Avec ce nouveau chapitre nous quittons le pur monde intérieur de la pensée et de son extériorisation dans la culture pour aller vers le monde extérieur .

le problème de la connaissance est double car on peut distinguer , jusqu'à un certain point au moins ,  les problèmes épistémologiques et les problèmes métaphysiques .

Les problèmes épistémologiques s'interrogent  sur la valeur de  nos connaissances   :  l'induction est -elle un raisonnement fiable, elle qui préside aux sciences expérimentales ?  ( théorie et expérience  TL ) .

D'autre part , le problème métaphysique concernant la valeur de notre connaissance par rapport à la vérité définie comme adéquation de la pensée au réel : sommes-nous sûrs, sans l'ombre d'un doute,  que nous pouvons conclure à cette conformité? Qu'est-ce qui est conforme à quoi ? : la pensée au réel ou le réel à la pensée ? Pouvons -nous connaître ce qui fait la substance même de ce réel  : matière ou esprit ?

 

Pourquoi est-ce si difficile ? ( je viens juste de voir avec ma TL que j'ai mal préparé le terrain!!)

 

 

L'homme pense, c'est-à-dire que l'homme ne fait pas que sentir et être passif mais il se représente le monde et lui-même.

Se représenter le monde et lui-même cela veut dire simplement que par l'homme , par sa conscience, les choses existent deux fois !

S'il s'agit de l'homme lui-même , c'est grâce à sa capacité à s'éloigner de lui-même, à s'objectiver qu'il peut se représenter   lui-même, non seulement par la conscience réfléchie mais  dans  le monde extérieur grâce à la culture  . L'homme existe donc comme un être vivant et aussi en tant qu'il se représente cette existence .

 Le problème  de la connaissance est donc plus délicat que celui de la culture car il n'est plus question de s'extérioriser , de marquer le monde extérieur "du sceau de son intériorité" (HEGEL) mais,  au contraire,  de viser ce monde extérieur pour lui même .

 

Une petite fable pourrait aider à nous faire comprendre le problème qui va surgir :

 

Supposez que vous arriviez dans une contrée inconnue , cette contrée existe en elle-même avant que que vous ne la découvriez mais si vous rentrez chez vous , vous allez maintenant y penser , vous allez vous la représenter malgré son absence et même parce qu'elle est absente . Vous allez penser aux fleuves, aux vallées que vous avez vus . Cette contrée, quoique non présente, existe désormais pour vous . On admet même   que c'est la conscience qu'on en a qui lui confère l'existence, ce qui sera symbolisé par un nom en la faisant  exister aussi pour les autres consciences .

 

  On le voit,  cette découverte que les choses existent deux fois , pose un certain nombre de problèmes lorsqu'il ne s'agit plus de se représenter soi -même théoriquement et pratiquement  mais qu' il s'agit de connaître ce qui n'est pas soi , ce qui est à l'extérieur de soi que l'on nomme justement le réel  , c'est-à-dire les choses qui ne sont pas en  "nous" mais hors de nous .( réel vient de "res" qui signifie la chose et la chose n'est, théoriquement,  pas l'objet seulement )

 

Précisons ce problème :

 

1- Comment connaître les choses en soi ?

 

En effet,  si les choses existent deux fois , comme choses indépendantes de nous , donc "en soi" et " pour nous", dans la représentation qu'on s'en fait , comment les connaître en elles-mêmes ? Pouvons-nous , comme pour ma contrée lointaine y retourner et aller vérifier ? Ce voyage est-il seulement possible ? Ne sommes-nous pas voués à des aller-retours absurdes puisqu'à chaque fois , on sera  contraint d'aller vérifier sa vérification ?

  En d'autres termes, puis-je disposer d'une vérification réelle c'est-à-dire matérielle que ce monde n'est pas que "dans ma tête" ? Comment savoir que cette contrée existe en elle-même avant qu'on ne réalise qu'elle existe pour nous ? Pouvons -nous connaître cette contrée sans le fait que nous la connaissions, ou  antérieurement à la connaissance que désormais on en a ?

Je crains que certains ne  me disent  qu'il faut retourner voir ! Ils ne comprennent pas que si les choses ne sont que dans notre conscience , nous ne pouvons pas , comme lorsque nous allons nous pencher au balcon de notre salon pour voir d'où vient le bruit que nous percevons, nous ne pouvons nous pencher à la fenêtre de notre conscience !

 

Pouvons-nous connaître les choses en elles-mêmes , les choses en -soi ( noumènes) ou sommes -nous condamnés à ne connaître que les représentations qu'on en a ( phénomènes) ?  ( le monde perçu est-il le monde réel ?)


Si nous partons inévitablement des phénomènes, pourrons-nous distinguer une teinture d'une peinture ? la teinture-chose en soi , n'a-t-elle pas pour nous la même apparence que la peinture -chose pour nous- et inversement ? Si les faces visibles , sont identiques comment connaître les faces cachées et découvrir que l'une n'est qu'apparence pour nous  tandis que l'autre est en soi ?   

 

 A quelles conditions serons-nous capables de saisir les choses en soi , c'est-à-dire , non pas comme "objet" de notre représentation mais vraiment comme chose extérieures à nous et donc par conséquent comme matérielles ?

 

2-Y-a-t-il des choses en soi ?

 

Si nous ne pouvons faire ce  voyage de retour vers la contrée lointaine,si nous ne pouvons nous pencher à la fenêtre de notre conscience,  si  nous sommes incapables de saisir les choses en soi , qu'est-ce qui nous assure que nous ne sommes pas victimes d'hallucinations ou au moins d'apparences ? Les phénomènes ne sont-ils que des apparences ? Pour ma contrée de tout à l'heure comment s'assurer qu'elle existe bien en dehors de ma conscience ?

 Si je poursuis mon autre analogie et précise les raisons de l'impossibilité de distinguer la teinture de la peinture:

- je ne peux retourner l'article ,  au sens de regarder derrière,  car je fais un achat sur internet 

- l'article n'arrive jamais.

ne suis-je pas tentée de dire qu'il n'y a  aucune différence entre une teinture et une peinture puisque nous ne pouvons pas y avoir accès et qu'en plus , il n'y a pas de magazin ? Et pour que les choses soient claires mais très paradoxales, il est vrai, ne devons-nous pas dire que la chose en soi est un fantasme ?

 

je vois déjà les "réalistes" qui crieront au scandale et  diront :  retournons voir ! (ils sont têtus ) !  Les idéalistes_ ceux qui optent et radicalisent la seconde possibilité dans l'immatérialisme ,  assumeront le fait que "Etre c'est percevoir ou être perçu" . BERKELEY . Pour ceux -là tout est peinture !!!

 

3- Comment ne pas partir de nous ?

 

Dans les deux cas , ce qu'il faut examiner  c'est le rôle  joué par la pensée humaine  et même pour répondre aux "réalistes" l'ensemble de ses facultés de connaissance , l'entendement donc, mais aussi  la sensibilité  , c'est-à-dire la possibilité d'être affecté par des impressions sensibles  .On passe donc d'une question ontologique ( qu'est-ce que ? ) à une question qui porte sur le sujet connaissant .Il s'agit donc d'examiner la valeur de nos facultés de connaitre, pour savoir si nous pouvons leur faire confiance pour traverser les apparences .

 Du fait que nous ne pouvons partir du réel devons-nous conclure que ce que nous voyons ne correspond à rien et qu'en définitive , il n'y a que des apparences et quelles sont les apparences de "rien" ?

 

  Le probléme est donc celui de la vérité , comme conformité de la pensée au réel . Qu'est-ce qui nous garantit si nous partons de la pensée, _ si nous passons par la médiation de la pensée_  que celle-ci est bien conforme au réel et pas seulement à l'idée qu'on s'en fait ?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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